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L’Union européenne et la Turquie ont-elles encore des choses à se dire ?

parDeniz AKAGUL, maître de conférences à l’université de Lille

Articles de la revue France Forum

Il manque un Robert Schuman turc et ce ne sera pas Erdogan !

Compte tenu de l’état délétère des rapports actuels entre l’Union européenne (UE) et la Turquie, la question peut sembler dénuée de sens. En effet, les négociations d’adhésion ouvertes en 2005 sont gelées depuis 2016, tandis que le projet de modernisation de l’union douanière lancée en 2016 demeure une tentative avortée. Pourtant, en contraste avec ce blocage institutionnel, les échanges économiques témoignent d’une vitalité impressionnante. Depuis l’entrée en vigueur de l’union douanière en 1995, les échanges commerciaux ont progressé à un rythme supérieur au commerce mondial, tandis que les flux d’investissements directs ont connu un bond en avant à partir des années 2000. Alors que le développement des interdépendances économiques aurait dû inciter l’approfondissement de l’intégration sur le plan institutionnel, celui-ci se trouve bloqué pour des raisons politiques, comme le différend turco-chypriote, la crise des réfugiés syriens ou encore les dérives autoritaires du pouvoir en Turquie.

Ces problèmes politiques conduisent à penser que l’Union européenne et la Turquie ont encore des choses à se dire. Néanmoins, force est de constater que la résolution de ces problèmes, bien réels, ne suffira pas à remettre sur les rails le processus d’adhésion, ni même à bâtir un nouveau cadre institutionnel stable, tant que les malentendus ne seront pas dissipés. C’est surtout sur ce registre que l’UE et la Turquie ont encore des choses à se dire ! En effet, durant la période qui a précédé l’ouverture des négociations, les problèmes politiques actuels...

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