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Les minorités religieuses face à l’extrémisme bouddhiste au Sri Lanka

parDelon MADAVAN, géographe, chercheur au Centre d’études et de recherches sur l’Inde, l’Asie du Sud et sa diaspora (CERIAS) de l’Université du Québec à Montréal (Canada) et membre du Centre d’étude de l’Inde et de l’Asie du Sud (EHESS-CNRS)

Articles de la revue France Forum

Bouddha face à Mahomet.

La Constitution et le code pénal du Sri Lanka protègent la liberté religieuse et interdisent la discrimination fondée sur la foi d’une personne. La loi reconnaît quatre religions : le bouddhisme (70,2 % de la population du pays), l’hindouisme (12,6 %), l’islam (9,7 %) et le christianisme (7,4 %). Les constitutions post-indépendantes du pays ont accordé la primauté au bouddhisme. La Cour suprême a statué, en 2003, que les autorités sont constitutionnellement tenues de protéger le bouddhisme uniquement.

Le bouddhisme n’est pratiqué que par des Cingalais (qui représentent les trois quarts de la population nationale), l’hindouisme que par des Tamouls et l’islam par des Sri Lankais musulmans pour qui le marqueur identitaire prédominant est religieux et non langagier. Le christianisme est suivi à la fois par les Cingalais et les Tamouls.


LA MONTÉE EN PUISSANCE DES GROUPES EXTRÉMISTES. Depuis 2009 et la fin de la guerre, le Sri Lanka a connu une augmentation des groupes nationalistes bouddhistes, comme Bodhu Bala Sena (BBS) et Sinhala Ravaya, formés dans le but de protéger l’identité cingalaise et bouddhique de la « mondialisation », ainsi que des minorités religieuses et ethniques. Ces groupes extrémistes ont propagé des...

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