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Le message politique de l’affaire Biot

parAndrea MARGELLETTI , président du Centro Studi Internazionali (Italie)

Articles de la revue France Forum

L’espion qui venait du chaud.

Le 30 mars dernier, après les longues investigations déclenchées par un rapport du département de contre-espionnage de l’ASII (Agence de sécurité de l’intérieur et de l’information), les carabinieri du centre opérationnel de Rome ont arrêté le capitaine de frégate Walter Biot en pleine vente de documents classifiés à un représentant du bureau de l’attaché militaire de la Fédération de Russie en Italie.

Cette affaire est à l’origine d’un véritable tollé médiatique, sans doute facilité par le gouvernement de Mario Draghi désireux de rendre l’incident public. Une décision qui semble rompre avec la pratique habituellement observée dans la gestion de cas similaires d’espionnage entre la Russie et des pays de l’Otan. Généralement, les services de renseignement et de contre-espionnage ont tendance à ne pas ébruiter la découverte d’un espion, afin de l’enrôler en tant qu’agent double ou d’en faire une monnaie d’échange dans l’un des multiples dossiers qui lient les états rivaux. En gérant discrètement de telles situations, les autorités politiques évitent de compromettre leurs relations diplomatiques avec des pays qui sont et resteront des interlocuteurs nécessaires dans l’arène internationale.

Une réflexion similaire aurait été d’autant plus solide dans le cas de l’affaire Biot et des relations russo-italiennes. En effet, l’Italie est un des plus gros acheteurs d’énergie russe tandis que le made in Italy, du moins avant les sanctions européennes, trouvait dans le marché russe l’un de ses principaux débouchés...

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