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La trajectoire syrienne de la Turquie

parRaphaël GOURRADA, chercheur associé au Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques de l’École de hautes études en sciences sociales, fellow de l’institut Open Diplomacy

Articles de la revue France Forum

Quand Erdogan s’invite à la table des puissances.

L’année 2020 clôt une décennie tristement mouvementée pour la Syrie alors que, depuis un an et demi, l’avantage tourne au régime de Bachar al-Assad, mais également aux parrains internationaux s’investissant dans le conflit et imposant leurs arbitrages. À cet égard, la trajectoire turque paraît particulièrement fulgurante1.

C’est à Istanbul, le 15 septembre 2011, qu’est créé le Conseil national syrien (CNS)2 dont l’ambition est d’être le principal interlocuteur parlant au nom de l’insurrection. Dans un premier temps, et même si elle accueille près de 3,5 millions de réfugiés sur son sol3, la Turquie ne s’implique pas sur le terrain syrien. Les enjeux de politique intérieure et le rééquilibrage des dynamiques régionales changent la donne en 2015, puis en 2016 avec le lancement de l’opération Bouclier de l’Euphrate à la frontière turco-syrienne dans la région de Manbij et Jarabulus (au nord-est d’Alep)4. Quatre ans plus tard, la Turquie apparaît comme un des principaux

 


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1. Cet article a été rédigé avant l’accord russo-turc amendant les accords de Sotchi concernant le cessez-le-feu de la poche d’Idlib.
2. https://www.lefigaro.fr/international/2011/10/02/01003-20111002ARTFiG001...
3. https://www.unhcr.org/fr/urgence-en-syrie.html
4. https://www.france24.com/fr/20160824-turquie-annonce-lancementoperation-...

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