© Kremlin.ru

Les relations turco-russes : compartimentées, asymétriques et anti-hégémoniques

parSuat KINIKLIOGLU, ancien membre du Parlement turc, chercheur à l’intitut Stiftung Wissenschaft und Politik (Allemagne)

Articles de la revue France Forum

Aigreur et ressenti envers l’Occident : un ciment fragile pour une union.

Les relations turco-russes sont devenues une dimension importante des événements géopolitiques en Syrie, en Libye et autour de la mer Noire. Elles influencent aussi le débat actuel sur l’Otan, les relations transatlantiques et les relations compliquées entre la Turquie et l’Union européenne. Cela est devenu encore plus évident depuis 2016 lorsque le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a dû présenter ses excuses au président russe, Vladimir Poutine, après qu’un avion de chasse russe a été abattu par les Turcs et ce, juste après le coup d’État avorté contre Erdogan.

Le partenariat entre Russie et Turquie a eu des conséquences importantes sur la stratégie de défense de cette dernière avec notamment des répercussions sur ses relations avec les États-Unis, en particulier pour l’acquisition du système de défense antimissile S400.

Turquie et Russie bénéficient d’un partenariat solide en matière de coopération énergétique, la Russie construisant la première centrale nucléaire turque et la Turquie important près de la moitié de son gaz naturel de Russie. N’oublions pas non plus ces millions de touristes russes qui concrétisent à leur manière le rêve séculaire de Moscou d’atteindre les mers chaudes.


DES DÉSACCORDS PLUS PROFONDS QUE JAMAIS. En réalité, le rapprochement entre les deux puissances régionales remonte au début des années 2000 quand Ankara et Moscou ont accepté de...

Turquie
Russie