©Didier Descouens/Museum of Toulouse

Entre pouvoir politique et autorité traditionnelle au Cameroun

parLéger Felix NTIENJOM MBOHOU, doctorant en science politique à l'université Laval (Canada)

Articles de la revue France Forum

Des pouvoirs parallèlles qui se croisent et se recroisent...

L’autorité traditionnelle en Afrique en tant qu’institution a survécu à l’avènement de l’État-nation avec les vagues d’indépendance des pays africains. Cette institution a été, selon les cas, ouverte ou hostile à l’arrivée des explorateurs et à la colonisation. Dans le cas du Cameroun, le protectorat établi à la suite d’un accord entre les chefs traditionnels de la côte camerounaise et les représentants de l’État allemand a ouvert la voie à une avancée du colonisateur dans les terres en vertu du principe de l’hinterland et avec des oppositions plus ou moins farouches. La défaite de l’Allemagne, en 1918, a eu pour conséquence la partition du Cameroun entre la France et la Grande-Bretagne dans le cadre du mandat de la Société des nations, puis de la tutelle organisée par l’Onu. En fait, le pouvoir colonial, toute métropole confondue, s’est appuyé, après leur pacification, sur les autorités traditionnelles pour l’administration des colonies. Les chefs traditionnels ont joué un rôle d’auxiliaire de l’administration coloniale aussi bien dans les systèmes dits d’administration directe (Allemagne, France) que dans les mécanismes d’administration indirecte (Grande-Bretagne). Dans le cas du Cameroun sous administration française, un arrêté du gouvernement français en date du 4 février 1933 a fixé le statut des chefs coutumiers et un ensemble de textes subséquents a organisé la collaboration des chefs traditionnels avec l’administration déployée par la métropole.

L’Etat postcolonial...

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