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À qui profite l'uberisation ?

parThibault DAUDIGEOS, professeur associé à Grenoble école de management, Vincent PASQUIER, doctorant à Grenoble Ecole de management

Articles de la revue France Forum

Le XXe siècle des plates-formes pétrolières ; le XXIe siècle des plates-formes collaboratives.

L’uberisation du travail est, pour les uns, synonyme d’un capitalisme plus collaboratif et émancipateur1 et, pour les autres, l’avènement d’un « néolibéralisme sous stéroïde2». Il est au moins un point sur lequel tous semblent s’accorder : bien qu’elle ne représente actuellement qu’une portion congrue de l’emploi (entre 0,5 % et 1 % de l’emploi global aux États-Unis en 20153), l’uberisation est appelée, dans un futur proche, daudi à bouleverser de manière radicale le monde du travail.

L’uberisation du travail désigne l’émergence d’une nouvelle forme de marché du travail dans laquelle des platesformes Internet jouent le rôle d’intermédiaire entre la demande de services rémunérés et les offres proposées par des travailleurs indépendants. Pourquoi passer par ces platesformes plutôt que recruter directement un salarié ? Parce qu’elles permettent de diminuer les coûts liés aux imperfections de marché, répondent les économistes institutionnels. Ces plates-formes reposent, en effet, sur trois grands mécanismes qui contribuent à gommer les coûts de la contractualisation et...

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1. Arun Sundararajan, The Sharing Economy. The End of Employment and the Rise of Crowd-Based Capitalism, MIT Press, 2016.
2. Evgeny Morozov, « The “Sharing Economy” Undermines Workers’ Rights », Financial Times, 14 octobre 2013.
3. William Peter De Groen et Ilaria Maselli, The Impact of the Collaborative Economy on the Labour Market, CEPS, 2016.

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