Le travail est, dans nos sociétés contemporaines, un des principaux vecteurs d’intégration sociale et de réalisation de soi. Avoir un emploi et effectuer un travail valorisant constitue une attente forte, attestée par de nombreuses enquêtes, en France particulièrement. Pourtant, depuis une vingtaine d’années, le stress, le harcèlement moral, les risques psychosociaux, le burnout, etc., font l’objet de plaintes récurrentes. Les enquêtes « conditions de travail », réalisées tous les sept ans par l’Insee depuis 1978, apportent quelques explications : montée du travail relationnel, des conflits et, surtout, intensification du travail rendraient le travail plus difficile, moins gratifiant, plus pénible. Une piste complémentaire est également avancée par la littérature sociologique ou en clinique de l’activité, celle de la fragilisation des collectifs de travail.

Un collectif de travail est une réalité complexe, difficile à définir de façon précise. Au sens strict, il s’agit d’un groupe de collègues partageant le sentiment de faire le même métier, avec une conception commune de ce qu’est un travail bien fait. À travers les débats ou les discussions (formelles ou informelles), le collectif élabore et diffuse...