©Hiba al Kallas

Du fracas des armes à leur silence

parMalek EL-KHOURY

Articles de la revue France Forum

Des feux jamais éteints.

Le Liban n’est pas né en 1920 (création du Grand Liban sous mandat français) ni en 1943 (indépendance du pays). Il a longtemps existé sous différentes formes avant ces deux dates. La première entité politico-juridique a été constituée en 1516 par l’émir Fakhr al-Dine 1er qui a cherché à s’émanciper de la tutelle des ottomans (ce qui lui valut d’être assassiné).

Avant même l’indépendance, des conflits armés de toutes sortes remplissent les pages de l’histoire libanaise. Occupation étrangère, guerres civiles, manifestations sanglantes, blocages politiques, guerres régionales jalonnent ces cent dernières années, les conflits n’ont cessé de surgir sur ce territoire exigu. Les factions combattantes ont rarement été les mêmes, tout comme les causes. À chaque fois, des Libanais y ont participé, s’opposant entre eux, contre les ottomans, les Français, les Palestiniens, les Syriens ou les Israéliens, et même contre les marines américains ou les paras français.

Au Liban, les armes sont présentes dans toutes les habitations et font partie du « mobilier » courant des foyers, surtout de ceux situés dans les régions de montagne. Verser le sang pour une cause n’est pas inhabituel au Liban.

En 1975, éclate la seconde guerre civile (la première, de courte durée – six mois –, remonte à 1958), principalement à cause de la présence palestinienne au Liban.

En 1976, les Syriens s’immiscent dans le conflit libanais sous la forme de force de « dissuasion ». Ils ne seront chassés qu’en 2005, par les pressions conjuguées de l’intérieur et de l’extérieur.

En 1978, a lieu la première invasion israélienne limitée au Sud du Liban. En 1982, les...

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