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La centralité oubliée du conflit israélo-palestinien

parJean-Paul CHAGNOLLAUD , professeur émérite des universités, président de l'Institut de recherche et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient 

Articles de la revue France Forum

Une cause qui n'a plus beaucoup de défenseurs ! 

Si l’on prend comme point de départ la déclaration Balfour de 1917, le conflit israélo-palestinien a plus d’un siècle. Depuis cette époque, les fondamentaux sont restés les mêmes : un affrontement de deux nationalismes pour une même terre où se trouvent de surcroît des référents religieux majeurs avec les lieux saints des trois religions monothéistes. En 1948, le mouvement sioniste a atteint ses objectifs avec la création de l’État d’Israël alors que les Palestiniens sont encore aujourd’hui en quête de leur toit politique…

Si ces fondamentaux n’ont pas changé, les configurations géopolitiques successives ont été très différentes selon les périodes. La première, liée au mandat britannique en Palestine (1922-1948), a été surdéterminée par le contexte colonial de l’époque permettant à une puissance occidentale de décider du destin d’un territoire qui ne lui appartenait pas. La deuxième (1949-1967) a vu disparaître les Palestiniens en tant qu’acteurs politiques. Ils avaient alors tout perdu jusqu’à leur identité au point de n’être plus perçus que comme des réfugiés. Le conflit devient israélo-arabe. C’est après la guerre de 1967 que le nationalisme palestinien resurgit avec force grâce à l’organisation de libération de la Palestine (OLP) et son leader charismatique, Yasser Arafat. Dans cette troisième période (1967-1992), l’affrontement redevient israélo-palestinien sur le terrain (avec notamment la première Intifada, en 1987) comme sur le plan international avec la reconnaissance de l’OLP comme l’unique représentant du peuple palestinien. Ce relatif rééquilibrage des rapports de force ouvre une quatrième séquence (1993-2000) au cours de laquelle...

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