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Cinéma italien d’aujourd’hui, trois raisons d’espérer

parPaolo MODUGNO, enseignant de civilisation italienne à Sciences-Po et président d’anteprima, association de promotion du cinéma italien

Articles de la revue France Forum

Quand le cinéma va, tout va !

Si, avant la pandémie de Covid-19, le cinéma italien était considéré comme « convalescent », le risque est grand de constater qu’au sortir de la crise il soit diagnostiqué comme malade. Nous donnerons seulement deux indicateurs : la progression constante du cinéma américain dans la conquête des parts de marché (plus de 60 % en 2019) et la perte des recettes (à hauteur de 70 % en 2020 par rapport à l’année précédente).
 

AU MOINS TROIS RAISONS D’ESPÉRER. La première réside dans une nouvelle génération de cinéastes qui, à côté des anciens toujours en activité comme Marco Bellocchio, Paolo Taviani, Gianni Amelio ou Nanni Moretti, a émergé vers la fin des années 2010. Cette nouvelle vague, reconnue sur la scène internationale, est représentée notamment par Paolo Sorrentino et Matteo Garrone dont les films Il Divo et Gomorra ont triomphé au festival de Cannes en 2008. Si le dernier opus de Matteo Garrone, Pinocchio, a eu la chance de sortir quelques mois avant la crise sanitaire et a réussi à s’imposer comme le meilleur film de l’année, Sorrentino, après une parenthèse dans les séries télé, est retourné filmer dans sa ville natale, Naples, vingt ans après son premier long-métrage, L’uomo in più, et est attendu dans les salles l’année prochaine.

La deuxième raison d’espérer une renaissance du cinéma italien tient au polycentrisme de ce dernier. S’il est vrai que c’est à Rome qu’est tournée la majorité des films italiens, l’on peut recenser néanmoins dans la péninsule plusieurs capitales du septième art dont Naples et Bologne font partie. À Naples s’est formé ce qu’en référence aux « districts industriels » du Nord on pourrait appeler un...

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