Le dernier mot
L’intervention télévisée du président de la République du 12 juillet (et non plus du 14 !) a surpris par sa longueur.
Et pour cause. Alors qu’on l’attendait uniquement sur le sujet de la vaccination, c’est à une quasi-intervention de candidat à la prochaine élection présidentielle que s’est livré Emmanuel Macron. C’était intelligent à plus d’un titre. D’abord, parce que, ce faisant, il a marqué sa volonté de ne pas se résumer dans l’esprit des Français à être le président de la Covid-19. Ce ne serait pas bon et il le sait. Le président a su aussi profiter d’une bonne fenêtre de tir post-élections locales et de la division de ses adversaires de gauche et de droite encore à s’interroger sur le mode de désignation du candidat à l’élection présidentielle, de l’échec de Marine Le Pen aux régionales, et de l’effacement de Jean-Luc Mélenchon, pour prendre de la hauteur et s’élever au-dessus du magma politicien. Encore fallait-il réussir l’intervention du point de vue du contenu et cela a été le cas. D’abord, sur la vaccination où il a su parfaitement coller à l’état d’esprit de la grande majorité des Français et trouver le ton juste entre fermeté, bienveillance et compréhension. Ensuite, sur la période post-Covid en proposant aux Français un récit national et européen ambitieux, dans la droite ligne de sa campagne de 2017. L’élection régionale a montré, une fois de plus, que les Français aimaient les hommes ou les femmes politiques avec de l’énergie et des convictions, même si ces dernières ne sont pas tout à fait les leurs.