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La religion : le défi de l'Inde contemporaine

parArundhati VIRMANI , historienne, enseignante à l'Ecole des hautes études en sciences sociales 

Articles de la revue France Forum

L'hindouisme, de la philosophie à la religion.

Si l’Etat indien dénombre les appartenances religieuses lors des recensements de population, il reste très prudent lorsqu’il s’agit de rendre publics les chiffres, véritables armes politiques, suscitant polémiques et violences entre communautés religieuses. Aussi les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, les publient-ils bien après les autres données économiques ou sociales. Ceux du recensement de 2001 ont été communiqués en 2004 et ceux de 2011 seulement en 2015. Selon ces derniers (2011), les hindous constitueraient 79,8 % de la population, les musulmans 14,2 %, les chrétiens 2,3 %, les sikhs 1,72 %, les bouddhistes 0,7 % et les jains 0,37 %. Les partis hindous ont aussitôt dénoncé l’augmentation du nombre de musulmans, passant de 13,4 %, en 2001, à 14,2 %, en 2011, signe alarmant du déclin de la communauté hindoue qui représentait 80,5 % de la population en 2001. Selon eux, une « tendance dangereuse » se fait jour. Cette politisation de la lecture des statistiques démographiques est d’autant plus troublante qu’en Inde la religion défie les explications simples : une identité religieuse n’est pas une catégorie exclusive et univoque car elle peut mêler inextricablement des traditions religieuses différentes.

L’Inde s’est pourtant définie à son indépendance, en 1947, comme un pays qui...

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