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Italie-Vatican, une relation spéciale

parAlessandro FERRARI, professeur à l’université de l’Insubrie (Italie)

Articles de la revue France Forum

Des deux, quelle est la grande puissance mondiale ?

La relation entre l’Italie et le Vatican a toujours été spéciale. Même dans les périodes de tension liées à l’unification du pays et à la fin du pouvoir des papes, l’Italie a cherché à faire preuve de cordialité envers le Vatican. En effet, la date du 20 septembre 1870, correspondant à la « prise de Rome » par l’armée italienne, a été supplantée par le 11 février 1929, date à laquelle Mussolini et le cardinal Gasparri ont signé les pactes du Latran. Ces accords ont permis, d’une part, de mettre un terme à la célèbre « question romaine », avec la création, sur les 44 hectares de la colline homonyme, de l’état de la cité du Vatican (traité du Latran) et, d’autre part, d’octroyer un statut juridique privilégié à l’Église catholique italienne. Le fait est qu’il est difficile de concevoir des relations trop tendues entre le Vatican – et donc le Saint-Siège et le pape, évêque de Rome et primat d’Italie – et l’Italie, nation-état plus qu’état-nation, dont la cohésion sociale a reposé, plutôt que sur des bases institutionnelles souvent fragiles, sur un processus d’unification linguistique – et plus généralement culturelle – qui dépendait largement de l’appartenance religieuse commune de la grande majorité de ses habitants. Le fait que le crucifix catholique – depuis toujours accroché aux murs de l’école publique – puisse encore être considéré, non seulement compatible avec, mais comme le symbole d’une laïcité constitutionnelle pluraliste en dit long sur l’importance de l’osmose entre valeurs constitutionnelles et...

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