NOTE DE LECTURE - PANORAMA

Hors des sentiers battus. Chronique d'une vie politique (1962-2012) de Jean-Pierre Soisson

parJérôme BESNARD, essayiste, chargé d’enseignement à l’université Paris Cité

Articles de la revue France Forum

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Que retenir de la longue carrière de Jean- Pierre Soisson, ministre et parlementaire giscardien de sensibilité centriste radicale ? Nous retiendrons de ses mémoires trois dates clés pour lui et pour la vie politique contemporaine. En 1977, Valéry Giscard d’Estaing confie à ce jeune secrétaire d’État les rênes des Républicains indépendants, formation de droite modérée qu’il recentre en la transformant en Parti républicain, composante fondatrice de l’UDF. Cette modernisation vise alors à répondre aux succès du RPR de Jacques Chirac. Deuxième étape, en 1988, les socialistes n’obtiennent qu’une majorité relative à l’Assemblé nationale. Michel Rocard se décide à l’ouverture : Jacques Barrot forme un groupe centriste autonome au palais Bourbon et Jean-Pierre Soisson entre au gouvernement comme ministre d’ouverture en charge du travail. Ensuite, jusqu’en 1993, devenu protégé de François Mitterrand, il obtiendra successivement le portefeuille de la Fonction publique et celui de l’agriculture.

Singulier destin politique donc que celui de cet énarque, officier en Algérie, conseiller à la Cour des comptes et inamovible député de l’Yonne de 1968 à 2012 (moins ses parenthèses ministérielles). En 1998, lui le ministre d’ouverture de la gauche sera l’un des présidents de régions UDF à devoir son élection aux voix du FN. Malgré la pression médiatique, il conservera la présidence de la région Bourgogne en usant d’une astucieuse tactique politique, de ses nombreux réseaux et, surtout, de la sympathie qu’il avait toujours suscitée.

Éditions de Fallois, 2015 – 22 €

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