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L'école sans conscience n'est que ruine

parRoger-François GAUTHIER, professeur à l'université Paris-Descartes, membre du Conseil supérieur des programmes

Articles de la revue France Forum

L'évolution générale des savoirs et ce que l’école enseigne sont deux sujets distincts. L’humanité développe, en effet, de très nombreux « savoirs » (donnons au mot un sens très ouvert) techniques, scientifiques, historiques, professionnels, religieux, etc. À chaque étape de chaque société, des arbitrages sont opérés entre tous les savoirs disponibles et la sélection des savoirs que l’école souhaite transmettre.

Or, la question du contenu des savoirs transmis par l’école se pose de manière plus forte aujourd’hui qu’auparavant. avec leur développement exponentiel, la sélection des savoirs à transmettre dans le cadre de l’école est une question de plus en plus complexe.

Il faut, cependant, noter que de nombreux savoirs sont déjà plus répandus dans la société qu’ils ne l’étaient autrefois, du fait d’une hausse globale du niveau moyen de formation et d’information, quelles qu’en soient les insuffisances, ce qui a une influence sur le rôle de l’école.

Les savoirs sont également plus facilement accessibles, notamment sur les réseaux numériques, mais aussi dans les musées, la presse, etc. Par ailleurs, les savoirs ne sont plus seulement nationaux, mais en voie d’internationalisation. Prenons un exemple : a-t-on le choix aujourd’hui de ne pas apprendre l’anglais ? On continue, en France, à répondre positivement à cette question. Les savoirs sont aussi de plus en plus spécialisés, par disciplines, ce qui risque de les rendre moins intelligibles pour les non-initiés. Ce sont là quantité de questions nouvelles, difficiles, et pressantes.

Allons plus loin : les savoirs et l’approche de la vérité deviennent également de plus en plus complexes. Pourtant, en France, l’école ne semble pas...

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