Il serait difficile, en tout cas fort léger, de nier qu'une crise profonde atteint le monde occidental.
Il s'agit à la fois d'une crise morale liée au déclin des idéologies, d'une évolution démographique que l'on sait défavorable, de conflits non réglés notamment au Proche-Orient et, bien entendu, de dérives financières entraînant la chute des marchés financiers qui s'est précipitée depuis le milieu de 2002.
Faut-il s'en effrayer et se lamenter, tout en ne sachant que faire ?
Le siècle n'a que quelques mois et l'interrogation demeure : « Imaginer le XXIe siècle ? Quel risque ! », écrit René Pucheu dans le prolongement d'un premier article sur le sujet dans le n° 327.
Il a lu la presse depuis le 31 décembre 1999 et en a extrait et commenté le meilleur. Comme ces propos de Steiner relevés dans Le Figaro : « Je pressens une république de la solitude des âmes. »
Le cinquantenaire de la mort de Marc Sangnier est l'occasion d'un hommage.
« Occasion de mesurer une nouvelle fois l'exceptionnelle envergure d'un militant totalement désintéressé (il a englouti sa fortune dans son aventure), inventif [...], peut-être par-dessus tout prodigieux "éveilleur" et entraîneur d'hommes. » Occasion aussi de rappeler sa très belle définition de la démocratie : « L'organisation sociale qui tend à porter au maximum la conscience et la responsabilité civiques de chacun. »
L'idée d'une force de frappe européenne appuyée sur le nucléaire fait débat au sein des pays de la CEE et montre que la question des modalités de la défense est de nouveau posée.
Alors que la crise algérienne ne cesse de s'amplifier, les gouvernements « de minorité se succèdent ». Joseph Fontanet le constate dans l'éditorial de France Forum et se demande même comment la France n'a pas encore basculé dans l'anarchie.