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Protéger le patrimoine pour construire la paix

parBariza KHIARI, ancienne sénatrice de Paris, représentante de la France et vice-présidente d’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit

Articles de la revue France Forum

Terroristes du présent et du passé.

Détruire pour ne plus se souvenir, pour ne jamais savoir. N’avoir comme choix que la « table rase » et devoir se soumettre à leur logiciel : une charia fantasmée, nourrie à l’intolérance et par le sang. À la violence des décapitations s’est ajoutée la violence des destructions d’églises, de mosquées, de monastères, de musées. En s’attaquant au patrimoine culturel du « berceau de l’humanité », la Mésopotamie, c’est bel et bien un patrimoine universel qui a été rasé. Par ces destructions, ces barbares ont éteint le dernier souffle de vie de ces artistes qui siégeaient parmi nous à travers leurs œuvres.


DÉTRUIRE LE PASSÉ, DÉTRUIRE L’HUMANITÉ ET DÉTRUIRE LA DIFFÉRENCE. C’est en direct devant des téléspectateurs médusés qu’ils ont fracassé les œuvres d’art assyriennes du musée de Mossoul au prétexte que les Assyriens, Akkadiens et autres peuples avaient des dieux pour la pluie, pour les cultures, pour la guerre et étaient donc frappés d’idolâtrie. Ils ont également détruit une grande partie du patrimoine religieux puisqu’à Mossoul où cohabitaient aux côtés d’une majorité sunnite des minorités chrétiennes, shabaks, yézidis, kurdes, assyriennes, arméniennes et turkmènes, la ville comptait plus de quarante églises et monastères.

Ils ont aussi détruit le minaret penché et la grande mosquée al-Nouri, monuments emblématiques de la ville de Mossoul. Seul le...

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