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La Comédie (in)humaine

parMarc FOUCAULT, président du comité de rédaction de ​France Forum

Articles de la revue France Forum

Les auteurs ont frappé fort en cet été indien 2018 avec la sortie de leur essai moquant la prolifération, au sein des entreprises, des réunions PowerPoint, des parties de baby-foot et des happiness managers.

Non seulement ces supposées innovations de ressources humaines se traduisent par une perte de temps pour les salariés, mais en plus elles n’améliorent aucunement le climat de l’entreprise et le rapport des salariés à celle-ci. C’est, en tout cas, la thèse développée par le couple de l’été – indien donc. Essai ou pamphlet ? Plutôt pamphlet car, sans faire injure aux deux auteurs, les saillies anti-PowerPoint et anti-séminaires d’entreprise relèvent plus du ressenti et du commentaire de salariés désabusés que d’une objectivation scientifique. Peu importe finalement car, si le livre est un succès de librairie, c’est bien que des milliers de Français se retrouvent dans les anecdotes et expériences vécues que les auteurs distillent tout au long des pages. La Comédie (in)humaine s’appuie, avant tout, sur le bon sens et c’est, précisément, celui-ci qui manque aujourd’hui à beaucoup d’entreprises. L’entreprise n’est pas là pour se transformer en cour de récré ou en Center Parcs, mais pour gagner de l’argent et faire vivre des salariés à partir d’un projet et d’une vision. Un baby-foot à la place d’une salle de réunion et un incentive en forêt n’auront aucune utilité si l’essentiel est absent : le sens donné au travail par un chef (ou une équipe de dirigeants) charismatique ou, à tout le moins, entraînant. Comme dans les livres américains de management, quinze propositions viennent conclure le travail de Julia de Funès et Nicolas Bouzou. Choisissons la quatrième : « rendre compréhensibles les intitulés de poste en les faisant écrire par les intéressés eux-mêmes » ; oui, ce serait une très bonne chose pour tous les lycéens qui cherchent à s’orienter et se heurtent à ces dénominations de poste qui ne leur disent rien de concret.


Éditions de L’Observatoire, 2018 – 17 €

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