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Effets du coronavirus sur les flux migratoires

parCatherine WIHTOL DE WENDEN, directrice de recherche émérite au CNRS

Articles de la revue France Forum

Immobilité ponctuelle et mobilités structurelles.

Si le coronavirus a eu peu d’impact sur les migrations au tout début de la crise, au fur et à mesure que celle-ci s’est déployée dans le monde, il a montré combien il pouvait être révélateur des interdépendances du monde. 

La fermeture des frontières nationales a été l’une des premières mesures adoptées par de nombreux pays européens pour limiter la propagation du coronavirus. Le 17 mars, l’Union européenne (UE) a d’abord annoncé une fermeture des frontières extérieures pour une durée de trente jours, puis cette décision a été prolongée, le 8 avril, jusqu’au 15 mai. Plusieurs États européens avaient déjà commencé à fermer leurs frontières avec leurs pays voisins, suivis des pays situés de l’autre côté de la Méditerranée (Maroc, algérie, Tunisie). Le moment de leur réouverture s’étale dans le temps, d’abord avec la réouverture progressive des frontières internes dans l’Union Européenne, notamment dans les pays de tourisme (Italie, Espagne, Portugal, Grèce).


LES DIPLOMATIES MIGRATOIRES EN SOURDINE. Pour les migrants extra-européens, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a observé une baisse importante du trafic en Méditerranée centrale, de la Libye à l’Italie ou vers la Grèce. Du fait des risques sanitaires – le continent a été particulièrement touché par la pandémie –, l’Europe n’était plus attractive pour les réfugiés ou les migrants économiques. L’agence européenne aux frontières, Frontex, a arrêté 4 650 personnes au mois de mars, soit moitié moins que le mois précédent. Face à la fermeture des ports et à la possibilité de rester bloqués durablement en mer, des navires humanitaires...

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