À quoi reconnaît-on un grand président de la République ? À l’évidence, à sa capacité à donner envie à des milliers de jeunes de s’engager en politique.
Pléthore de colloques et de conférences sur l’éducation ont déjà été organisés, notamment sur l’Éducation nationale, mais très peu sur les sociétés du savoir. Cette question est nouvelle, complexe, internationale et donc difficile à appréhender.
8 juin 1817 : les canuts lyonnais brisent les nouvelles machines à tisser qui menacent leur savoir-faire et leur emploi.
25 juin 2016 : les chauffeurs de taxi renversent les voitures des prestataires de la société Uber et dénoncent une concurrence qu’ils jugent déloyale.
Les clignotants sont au rouge de tous les côtés ! Faute d'avoir procédé à temps aux réformes préconisées par les observateurs les plus lucides !
La détérioration des finances publiques, le gonflement de la dette vis-à-vis notamment de l'étranger, la démoralisation de l'éducation nationale, l'abandon de notre ambition pour l'Europe, corollaire d'un affaiblissement de la volonté nationale, le scepticisme des actifs, l'hostilité de la jeunesse, tout cela marquera de plus en plus les quatorze mois qui nous séparent de l'élection présidentielle. La nécessité d'une doctrine inspirant l'action, ouvrant l'horizon s'avère à nouveau indispensable pour ceux qui croient que la mission de la politique est de conduire le monde. Notre revue et ses amis sont attachés à cette mission, au renouvellement de la pensée sociale et politique. Elle a été bien seule ces derniers temps Mais n'était-ce pas le cas de Noé avant le déluge ?
Le bouleversement politique de mai 2002 a démontré que le besoin de changement, que le souhait du redressement était profondément ressenti par notre peuple. Profondément, mais obscurément. La déception aujourd'hui est patente.
Certes des réformes ont été entamées. Mais avec une lenteur qui n'a rien de sage. Elles ne semblent pas avoir été préparées par une réflexion d'ensemble, ni mises en oeuvre avec la ferme conviction de leur nécessité. Elles progressent à cloche-pied...
Lorsque le temps long de la pensée rencontre les attentes pressantes de l'actualité, cela s'appelle le moment de la réforme. Les enjeux sont majeurs pour les générations futures.
Il ne s'agit pas non plus de légiférer toujours davantage en se donnant l'illusion d'agir. L'urgence des temps est simple : la responsabilité, le courage, et la pédagogie.
Malaise de l'électeur et des téléspectateurs, crise morale et civique, baisse de la croissance, pics de l'insécurité, abandon des juges... autant de mots retournés clatis tous les sens par les éditorialistes, les essayistes, les analystes depuis le 11 septembre. Sans issue...
Le dossier de France Forum "crises et renouveau" entend crever l'abcès des réformes gâchées et des chances perdues pour mieux dégager les propositions qui participeront au renouveau de la France. Réforme de l'Etat, écologie, dialogue social, culture, défense... autant de sujets sur lesquels il faut faire posément le point pour affûter des réponses. Car plutôt que de construire un monde virtuel sur des promesses qui ne seront pas tenues, notre revue en appelle à ses lecteurs et à leurs amis pour engager l'indispensable réflexion avant les changements politiques majeurs de l'année en cours.