Nicole Fontaine, une femme de conviction

parJérôme BESNARD, essayiste, chargé d’enseignement à l’université Paris Cité
22 Mai 2018
Actualité

Ancienne ministre et ancienne présidente du Parlement européen, Nicole Fontaine (1942-2018) nous a quittés le 17 mai.

Femme de conviction, d’origine normande, elle était entrée dans la vie publique en 1984 comme déléguée générale de l’enseignement catholique alors menacé d’intégration forcée au sein de l’Education nationale. Elle contribua grandement au recul de François Mitterrand sur la loi Savary après de grandes manifestations à Paris et à Versailles. En juin 1984, cette démocrate-chrétienne adhérente du CDS entre au Parlement européen sur proposition de Jean Lecanuet après avoir figuré en position éligible sur la liste UDF-RPR conduite par Simone Veil. Elle sera réélue sans discontinuer jusqu’en 2009. Dans les années 1990, elle fait partie de l’équipe dirigeante de La Fédération, mouvement fédéraliste français créé en 1944 par André Voisin et animé par Laurent Grégoire et Joël Broquet. De 1999 à 2002 elle présidera le Parlement européen pour le compte du PPE. Soutien de Jacques Chirac, celui-ci la nomme, en 2002, ministre délégué à l’Industrie dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Nicole Fontaine avait accepté de parrainer l’Institut Jean Lecanuet et collaborait occasionnellement à la revue France Forum.

Juriste distinguée, défenseure de la famille et de la liberté scolaire, elle incarnait une vision de la démocratie-chrétienne demeurée fidèle à son message originel, loin des modes ou des combines politiciennes. Sur le plan européen elle osait affirmer avec lucidité que l’UE était « malade de son déficit démocratique ». Sa voie exigeante manquera à sa famille politique. 

 

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