Lorsque le temps long de la pensée rencontre les attentes pressantes de l'actualité, cela s'appelle le moment de la réforme. Les enjeux sont majeurs pour les générations futures.
Il ne s'agit pas non plus de légiférer toujours davantage en se donnant l'illusion d'agir. L'urgence des temps est simple : la responsabilité, le courage, et la pédagogie.
Malaise de l'électeur et des téléspectateurs, crise morale et civique, baisse de la croissance, pics de l'insécurité, abandon des juges... autant de mots retournés clatis tous les sens par les éditorialistes, les essayistes, les analystes depuis le 11 septembre. Sans issue...
Le dossier de France Forum "crises et renouveau" entend crever l'abcès des réformes gâchées et des chances perdues pour mieux dégager les propositions qui participeront au renouveau de la France. Réforme de l'Etat, écologie, dialogue social, culture, défense... autant de sujets sur lesquels il faut faire posément le point pour affûter des réponses. Car plutôt que de construire un monde virtuel sur des promesses qui ne seront pas tenues, notre revue en appelle à ses lecteurs et à leurs amis pour engager l'indispensable réflexion avant les changements politiques majeurs de l'année en cours.
Si la sécurité est un combat, il s'agit d'abord d'un combat pour la reconnaissance de la responsabilité individuelle. Le sens de ce combat consiste à valoriser la prise de risque et à condamner la culture de l'impunité.
Prenons garde à ne pas confondre protection et protectionnisme, sécurité et sécuritarisme, mission régalienne de l'Etat et repli sur soi. La sociésé du risque zéro n'existe pas, c'est la responsabilité zéro qui n'est pas tolérable.
L 'euro, une révolution. Le mot n'est pas trop fort.
La lucidité dans les analyses et le discernement dans les choses sont particulièrement nécessaires au début de ce siècle en mouvement.
Le respect de la planète, de la dignité et de la responsabilité de chaque être humain, la confiance dans les acteurs sociaux et dans les citoyens pour refonder un nouveau contrat de fraternité, le choix du progrès au service de l'épanouissement des personnes, le parti pris de la construction d'une Europe comme puissance et projet de civilisation exemplaire - ces valeurs sont notre héritage.
Le siècle n'a que quelques mois et l'interrogation demeure : « Imaginer le XXIe siècle ? Quel risque ! », écrit René Pucheu dans le prolongement d'un premier article sur le sujet dans le n° 327.
Il a lu la presse depuis le 31 décembre 1999 et en a extrait et commenté le meilleur. Comme ces propos de Steiner relevés dans Le Figaro : « Je pressens une république de la solitude des âmes. »
Le cinquantenaire de la mort de Marc Sangnier est l'occasion d'un hommage.
« Occasion de mesurer une nouvelle fois l'exceptionnelle envergure d'un militant totalement désintéressé (il a englouti sa fortune dans son aventure), inventif [...], peut-être par-dessus tout prodigieux "éveilleur" et entraîneur d'hommes. » Occasion aussi de rappeler sa très belle définition de la démocratie : « L'organisation sociale qui tend à porter au maximum la conscience et la responsabilité civiques de chacun. »
L'Europe s'affirme, la décentralisation progresse, mais la France se sclérose. Alors pourquoi pas le fédéralisme ? interroge Jean Schéré.
« Nous pensons que cette évolution est non seulement une nécessité face aux enjeux de l'Europe nouvelle et de la globalisation, mais aussi une chance pour la France de devenir une république moderne, c'est-à-dire une république fondée sur la confiance et non la méfiance vis-à-vis des citoyens et des corps intermédiaires, seuls garants au bout du compte de la pérennité de la vie démocratique.
Le travail de Carl Schmitt, un des grands penseurs politiques du XXe siècle, a longtemps été dénigré, puis oublié en raison de sa collaboration initiale avec le régime nazi.
Le statut et le rôle des femmes dans la société sont interrogés par Anne-Marie Idrac à l'approche de la révision constitutionnelle instituant la parité : « Les femmes ne sont pas une catégorie, ni une minorité - comme le sont les Bretons, les personnes de couleur ou celles qui portent des lunettes : elles sont aussi "universelles" que les hommes. [...] C'est donc bien au nom de l'universalisme que l'on peut, me semble-t-il, accepter la modification constitutionnelle. »
France Forum revient longuement sur les événements de 1968 à la faveur de plusieurs articles dont celui de François Fejtö sur le printemps de Prague, « coïncidant avec les vagues de mouvements estudiantins et sociaux qui, quasi simultanément, secouaient les démocraties occidentales - avec des motivations et une violence qui rendaient perplexes les jeunesses de l'Est frustrées de liberté et de biens matériels -, les mouvements de Prague et de Bratislava ont porté témoignage de l'attachement inextirpable de leurs élites, de leurs nations, aux valeurs fondatrices de la civilisation européenne ».
1998 marque le 40e anniversaire de la Ve République.
Le professeur Pierre Avril s'essaie à un bilan de notre Constitution à un moment particulier, celui d'une cohabitation entre un président de la République et un premier Ministre de conviction politique opposée : « Paradoxalement, la défaite qui retire au président de la République les moyens de gouverner n'affecte pas sa fonction elle-même et la légalité devient la légitimité minimale qui empêche les vainqueurs d'aller jusqu'au bout de leur victoire. »
François Fejtö parle avec Edgar Morin « d'amour, de poésie et de sagesse ».
Edgar Morin revient aussi sur la modernité : « En effet, je pense que le nouveau n'est pas nécessairement meilleur. Et c'est peut-être la vérité de l'idée post-moderne. Le problème n'est pas dans la production systématique et forcenée du nouveau. »
France Forum célèbre son 40e anniversaire. Et ses fondateurs.
« C'est à partir de là, une amitié et une même attitude d'esprit, proche de la Résistance, que s'est construite l'action de la revue. » Un débat réuni René Rémond, Michel Drancourt, Jean-Marie Domenach, Michel Crozier et Maurice Blin. « La perte des paradis sur terre est-elle une bonne chose ? [...] On a sacrifié des millions d'hommes pour le paradis sur terre... Mais nous avions cru qu'il y avait au moins, sinon un paradis, au moins une possibilité de société plus juste, de société plus heureuse et plus convaincue d'avoir à faire dans le monde quelque chose qui ait du sens. »
Riche numéro centré sur notre voisin allemand avec les signatures de Joseph Rovan et de Michel Albert.
Une constitution qui dure est toujours souple et révisable. Sur ce sujet des révisions constitutionnelles, Hugues Portelli débat avec Pierre Avril.
L'Europe de 1990, en forte effervescence, coïncide avec le centenaire gaullien.
« Europe-Etats-Unis : la nouvelle donne », tel a été l'intitulé du colloque organisé par France Forum et dont la revue nous livre les actes.
La chronique de Etienne Borne raconte un empire qui vacille : « On songe au poème de Valéry et à son "César le pied sur toutes choses" tandis que l'Empire attend "l'éclair, le décret, le tison qui changeront le soir en fabuleuse aurore". »
La chronique de Etienne Borne raconte un empire qui vacille : « On songe au poème de Valéry et à son "César le pied sur toutes choses" tandis que l'Empire attend "l'éclair, le décret, le tison qui changeront le soir en fabuleuse aurore". »
L'historien François Fejtö a souvent prêté sa plume à France Forum.
Le centenaire de la naissance de Robert Schuman donne l'occasion à Pierre Pflimlin, président du Parlement européen et ancien président du Conseil, de s'exprimer dans France Forum.
L'Europe et les difficultés qu'elle traverse ont mobilisé la rédaction dans le prolongement de la journée de réflexion organisée par France Forum, le 25 janvier 1980.
L'influence de Gramsci a toujours été forte en France, ou à tout le moins c'est ce que l'on pense.
Les États-Unis qui sortent de la crise font l'objet de deux articles importants, le premier d'Yves Laulan et le second d'Etienne Borne.
« Serions-nous de trop sur la terre », questionnait Péguy.
L'idée d'une force de frappe européenne appuyée sur le nucléaire fait débat au sein des pays de la CEE et montre que la question des modalités de la défense est de nouveau posée.