La Covid-19 n’a pas eu d’effets importants sur les conflits armés en cours, la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan avec des milliers de morts de part et d’autre ayant même éclaté au plus fort de la crise sanitaire : 8 000 tués en quarante-quatre jours !
Dans cette troisième et dernière livraison consacrée à la crise engendrée par l’épidémie de Covid-19, la communauté d’auteurs de France Forum finit de livrer ses réflexions sur les turbulences que le monde traverse depuis plusieurs mois.
Le choc de la Covid va-t-il durablement changer les individus et changer le monde ? La manière de vivre, de travailler, de consommer, de prendre soin de soi, de circuler, d’habiter sera-t-elle différente de ce qui était connu jusqu’à présent ?
De manière assez inattendue, la tornade de la crise financière s’est tournée vers l’euro. Celui-ci résiste par son poids, ses institutions, la qualité de ses défenseurs.
La monnaie unique de l’Union n’est pas née dans l’ambiguïté : elle s’est toujours affirmée comme un pari, aussi bien chez Delors que chez Kohl ou Mitterrand. Celui que l’enthousiasme des Européens, doublé de la nécessité, rassemblerait peu à peu les Etats dispersés dans leurs différences de productivité et de gestion.
Un tel titre va surprendre et, nous l'espérons, choquer les adorateurs ou les intoxiqués du bruit médiatique, sans compter ses manipulateurs et ses profiteurs.
La réponse à cette assertion, nous la connaissons par coeur. Rien n'est plus conforme à l'ambition démocratique que l'information du citoyen. Dans ce numéro nous essaierons d'y voir plus clair avec l'aide d'éminents spécialistes.
Le piquant dans les crises du capitalisme, c'est que chacune est différente des précédentes. D'où surprise, gâchis et tremblements. Si l'on se force un peu, comme Schumpeter, on parle alors de "destruction créatrice".
La crise qui, au milieu de 2007, a surgi de la débauche des prêteurs en "subprime" est particulièrement sournoise. La méthode de la titrisation, utilisée à une échelle planétaire, consisle à repasser le risque d'un prêteur à l'autre, d'un autre à l'un et ainsi de suite. A tel point que, comme le Mistigris, on ne sait plus où il est allé se nicher !
Il serait difficile, en tout cas fort léger, de nier qu'une crise profonde atteint le monde occidental.
Il s'agit à la fois d'une crise morale liée au déclin des idéologies, d'une évolution démographique que l'on sait défavorable, de conflits non réglés notamment au Proche-Orient et, bien entendu, de dérives financières entraînant la chute des marchés financiers qui s'est précipitée depuis le milieu de 2002.
Faut-il s'en effrayer et se lamenter, tout en ne sachant que faire ?
Malaise de l'électeur et des téléspectateurs, crise morale et civique, baisse de la croissance, pics de l'insécurité, abandon des juges... autant de mots retournés clatis tous les sens par les éditorialistes, les essayistes, les analystes depuis le 11 septembre. Sans issue...
Le dossier de France Forum "crises et renouveau" entend crever l'abcès des réformes gâchées et des chances perdues pour mieux dégager les propositions qui participeront au renouveau de la France. Réforme de l'Etat, écologie, dialogue social, culture, défense... autant de sujets sur lesquels il faut faire posément le point pour affûter des réponses. Car plutôt que de construire un monde virtuel sur des promesses qui ne seront pas tenues, notre revue en appelle à ses lecteurs et à leurs amis pour engager l'indispensable réflexion avant les changements politiques majeurs de l'année en cours.
Dans une France secouée par des crises institutionnelles et gouvernementales répétées, le système anglais a toujours constitué une référence.