Simon Sutour, sénateur du Gard

Une défiance réciproque

parSimon SUTOUR, sénateur du Gard

Articles de la revue France Forum

Première table ronde, « Europe-Russie : quel avenir ? »

Le conflit en Ukraine a significativement dégradé les relations entre l’Union européenne et la Russie. Il importe, à présent, de réfléchir aux solutions pour sortir de cette crise. Le format Normandie a permis de parvenir de manière pragmatique à un équilibre délicat, consistant à rassembler l’ensemble des Européens, tout en maintenant un dialogue avec la Russie. La conclusion de Minsk II a démontré que Vladimir Poutine était ouvert à négocier avec les États, même dans un cadre restreint comme le format Normandie. La position franco-allemande semble avoir été particulièrement appréciée par la Russie. Ils l’ont perçue comme rassembleuse et fédératrice, permettant de parvenir à un équilibre entre des positions initialement très divergentes, au-delà d’une véritable négociation.

Renouer le dialogue avec la Russie ne sera probablement pas simple, tant la méfiance réciproque est grande. Les Russes considèrent que les relations bilatérales de leur pays avec tel ou tel État membre sont excessivement subordonnées aux relations de ce dernier avec l’Union européenne. Ils le regrettent, particulièrement en matière de politique étrangère. Selon eux, cette intégration a fait des grands pays européens les otages des petits. Ce sentiment est parfois ressenti du côté des Européens, notamment lors de la récente présidence du Conseil de l’Union européenne par des pays Baltes, la Lettonie et la Lituanie. Lors de certaines réunions, notamment dans le cadre des commissions des affaires européennes des 28 pays de l’Union, on peut avoir le sentiment que les représentants de ces pays entretiennent une forme d’obsession à l’égard de leur grand voisin. Pour eux, la politique de voisinage ne peut s’envisager que...

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