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Sanctions contre la Russie : quel impact ?

parSimon SUTOUR, sénateur du Gard

Articles de la revue France Forum

Du « format Normandie » au « format retour de la confiance » ?

Alors que la mise en œuvre des accords de Minsk est paralysée, quelles seraient les options pour rétablir un dialogue de confiance entre l’Union européenne et la Russie ? Après plusieurs mois d’application, un premier bilan de l’impact de la crise ukrainienne et des sanctions sur les relations politiques et économiques entre l’Union et la Russie peut être dressé. Mais il convient aussi de revenir plus précisément sur les différentes causes qui ont abouti à cette tension.

Un premier malentendu est né au lancement, en 2001, de la « politique européenne de voisinage ». Demander à l’Ukraine de choisir entre l’Union et la Russie ne pouvait que générer des difficultés. Le second sujet de malentendu est l’élargissement de l’Otan qui a suscité en Russie un sentiment d’encerclement et d’isolement.

Une interdépendance économique et commerciale lie pourtant l’Union et la Russie. Elle est positive pour l’Union, vu la diversité des biens exportés et leur valeur ajoutée technologique. Certes, ces relations ne vont pas sans contentieux. La Russie a pris des initiatives anti-dumping et érigé des barrières sanitaires non conformes aux règles de l’Organisation mondiale du commerce. L’énergie reste malgré tout un enjeu stratégique : chacun a un indispensable besoin de l’autre. En 2016, la Russie a couvert le tiers de l’approvisionnement de gaz en Europe. en retour, les exportations russes de pétrole et de gaz contribuent à plus de 40 % au budget fédéral.

Quel est, par conséquent, l’impact des sanctions ? En 2014, l’économie russe était déjà déclinante et la chute du prix du pétrole avait fait sentir ses effets. Il est difficile de faire la part entre les effets de la chute du prix du baril et ceux des sanctions. Celles-ci ont néanmoins affecté de nombreux secteurs, en particulier l’industrie de défense russe. Les productions gazière et pétrolière n’ont pas été touchées car le secteur gazier n’est pas visé par les sanctions européennes. En revanche, les technologies d’exploration de forage ou d’extraction de l’offshore russe reposent sur des partenaires extérieurs. Le secteur financier...

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