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Les défis italiens, un modèle pour l’Europe ?

parIrene TINAGLI, députée italienne

Articles de la revue France Forum

Le chemin italien d’une croissance pour tous.

Il ne fait aucun doute que l’Italie a traversé des moments difficiles ces cinq dernières années. Elle a été confrontée à la crise économique et financière la plus terrible de son histoire républicaine, au point que son statut d’État membre de l’Union a même, par moments, été remis en question.

Le pays a réussi à se relever de la crise financière de 2011 et à se remettre sur le chemin de la croissance économique. Celle-ci n’est, certes, pas fulgurante, mais néanmoins constante et durable. Ainsi, en juillet 2017, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse les estimations de croissance du PIB pour 2017 avec une modification de 0,5 point de pourcentage, passant de 0,8 à 1,3. Le taux de chômage s’élève, aujourd’hui, à 10,9 %, contre 14,1 % en 2012, tandis que celui des jeunes a diminué de près de dix points. La production industrielle a augmenté de 4 % au cours des trois derniers mois et les investissements des entreprises ont considérablement augmenté au cours du semestre passé. 

Ce lent, mais stable, processus de relance et de croissance donne matière à réfléchir sur l’Union européenne sur deux points. 

Le premier tient au fait que l’Italie ait réussi à renouer avec une croissance économique tout en gardant son déficit sous contrôle et en affrontant la crise migratoire la plus grave de son histoire moderne. Une crise qui a coûté 2,6 milliards en 2015, 3,6 milliards en 2016 et devrait coûter 4,6 milliards en 2017. Si l’on considère que le Fonds asile migration et intégration (FAMI), créé par la Commission européenne, dispose d’un budget total de 3,13 milliards pour la période 2014-2020 et pour l’ensemble des États membres, on peut se faire une idée de l’effort disproportionné assumé par l’Italie pour une crise européenne, voire globale. Le nombre d’arrivées quotidiennes est éloquent, passant de 22 000, en 2013, à 180 000, en 2016. Après un début quelque peu inefficace, l’Italie a accéléré le perfectionnement des procédures d’identification et la consolidation des structures d’accueil décentralisées dont le développement est un des meilleurs moyens de parvenir à une intégration réussie tout en prévenant la radicalisation. 


IMMIGRATION ET CROISSANCE NE SONT PAS INCOMPATIBLES. L’Italie a également renforcé ses liens avec les pays africains clés par lesquels l’essentiel des migrants et des réfugiés transitent avant de rejoindre l’Europe. Elle s’est associée...

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