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Le transport, outil de développement et de liberté

parBenjamin STECK, géographe, professeur émérite de l'université du Havre

Articles de la revue France Forum

Et pourquoi pas un droit au transport dans la constitution, comme celui au logement ou à l’emploi ?

Aborder la question du transport dans sa relation au développement suppose de préciser ce qu’il faut entendre par développement. Le développement peut être défini comme l’ensemble des processus qui concourent au déploiement des potentialités de toute nature sur l’étendue et dans la durée. Développer, c’est permettre aux êtres humains d’épanouir leurs aptitudes, leurs compétences, leurs désirs dans des territoires dont les ressources elles-mêmes sont de possibles matériaux de leur mieux-être. Ce déploiement ne mérite, toutefois, le nom de développement que s’il s’inscrit dans la recherche du bien commun de l’humanité et, par conséquent, dans le souci de la nature, en tant qu’elle est condition vitale de ce mieux-être. La croissance démographique, la multiplication des prélèvements sur les milieux, l’augmentation des productions et des déchets, l’explosion des flux de toute nature ne peuvent être considérées telles quelles comme du développement. Certes, la croissance peut être un élément qui concourt au développement, mais sous de multiples conditions, souvent ignorées par l’humanité tout au long d’une histoire marquée par la volonté de croître. Elle peut aussi en constituer une puissante et paradoxale limite.

Le transport, qu’il soit déplacement des êtres ou acheminement des produits matériels ou circulation des informations...

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