©Scott Prokop

Laboratoire des technologies de demain

parRickard BOOSON, Directeur d'intelligence économique et prospectives stratégiques d'Airbus group , Meriem CHABANI, Architecte diplômée d'Etat, créatrice du concept Arctic Harvester, Damien DEGEORGES, Directeur des affaires européennes à Arctic Consensus, Mikå MERED, Dirigeant de POLARISK Group., Christian POLAK, Développement des affaires et stratégie pour les ressources d’uranium d’AREVA Mines, Nicolae SCHIAU

Articles de la revue France Forum

L'arctique, laboratoire des technologies de demain.
Ou d'après-demain. Tout y est si difficile à mettre en oeuvre.

NICOLAE SCHIAU. – Je donne la parole à Damien Degeorges, directeur des affaires européennes d’Arctic Consensus.

DAMIEN DEGEORGES. – Arctic Consensus est un consortium danois sur l’Arctique, basé à Aalborg. Cette ville est, depuis quarante ans, le hub maritime entre le Groenland et l’Europe.

Le Groenland est, depuis 1979, un territoire autonome au sein du royaume du Danemark. Il a acquis une autonomie renforcée en 2009 et la gestion de ses ressources naturelles en 2010. Ce territoire fait quatre fois la France pour moins de 57 000 habitants. Il a quatre communes dont l’une plus grande que la France en superficie. Le Groenland a de nombreux défis à relever : l’éducation en numéro un, puis les infrastructures évidemment.

Le Groenland a constitué un service diplomatique, même si le Danemark garde la gestion des affaires étrangères et de la sécurité du royaume. Il existe trois représentations du Groenland : Copenhague, Bruxelles et, tout récemment, Washington, avant probablement d’autres. Ce service diplomatique comprend environ quinze personnes, stagiaires inclus.

Effectivement, l’Arctique est un laboratoire des enjeux du XXIe siècle et le Groenland est lui-même celui de l’Arctique, une sorte de condensé, notamment à travers la question du climat.

Le Groenland est le lieu privilégié de la « diplomatie climatique » car la calotte glaciaire offre un potentiel de coopérations internationales non négligeable pour inclure les plus grands émetteurs de CO2. Le Groenland est aussi un véritable hypermarché des ressources naturelles. Tout y existe en grande quantité : l’uranium, les terres rares, etc., et l’eau. Le Groenland représente environ 10 % des réserves d’eau douce mondiales. Il a donc tout pour être très attractif et c’est, sans doute, pourquoi il est un carrefour d’intérêts internationaux.

Pendant des décennies, il y a eu un match entre les États-Unis et l’Union européenne. Puis, ces dernières années, est arrivée la Chine, d’abord en Islande, puis au Groenland.

Au Groenland, il y a moins de 30 personnes qui contrôlent politiquement le pays, en incluant la majorité du Parlement, les ministres et les maires. Cela ne fait pas beaucoup de monde. Cela souligne l’enjeu de l’éducation et donc celui du soft power. Qui éduquera l’élite du Groenland aura demain un accès privilégié à ce territoire stratégique. Là, vous avez un match États-Unis, Chine, Corée du Sud, Union européenne, etc., cette dernière ayant un pas d’avance dans ce secteur. Le tout dans un contexte évolutif de la relation dano-groenlandaise.

En 1973, le Groenland intègre la CEE car il fait alors partie intégrante du Danemark. Le Groenland a voté contre en 1972, mais la majorité...

Energies
Protection de l'environnement
Economie
Transports
Chine
Russie
États-Unis
Défense et conflits
Futurisme
Sciences