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Éthiopie : les défis de la permanence

parÉlise DUFIEF, responsable des programmes de recherche au Publish What You Fund

Articles de la revue France Forum

Médaille d'or du PIB, mais pas encore de la démocratie.

«La démocratisation et le développement économique sont l’alpha et l’oméga de la survie du pays », affirmait, en 2015, Tedros Adhanom Ghebreyesus, ministre éthiopien des Affaires étrangères1. Que signifient ces deux concepts dans un pays où les élections ont été remportées, en 2015, avec un score de 100 % par le parti au pouvoir et où, en 2017, l’insécurité alimentaire menace encore ?

L’EPRDF, le parti au pouvoir depuis 1991, l’a affirmé : il ne passera potentiellement la main qu’une fois sa mission accomplie, à savoir transformer l’Éthiopie en un pays à revenu moyen d’ici à 2025. La trajectoire électorale de l’Éthiopie montre assez clairement le processus de renforcement de l’appareil d’État et du parti, à travers les élections successives. Depuis l’instauration de la République fédérale démocratique d’Éthiopie en 1991 et la mise en place de sa Constitution en 1995, l’EPRDF a remporté toutes les élections. Après le faux pas du scrutin de 2005 avec des résultats contestés par l’opposition et des actes de violence sans précédent commis par le régime, l’EPRDF a, en 2010 et 2015, clairement repris la main et contrôle, aujourd’hui, la totalité du Parlement. Le parti a ainsi démontré sa capacité à se maintenir au pouvoir, même après la disparition, en 2012, de son théoricien et homme fort, Meles Zenawi. Les partis d’opposition...

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1. Intervention lors d’une conférence organisée par Chatham House, à Londres, le 23 octobre 2015.

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