Energie-climat : le temps de la décision

France Forum, no 57, avril 2015

Revue France Forum

Cela  se dit dans toutes les instances internationales, le gouvernement français s’investit considérablement dans l’organisation de la conférence Climat, dite COP21, qui se tiendra à Paris, en décembre prochain.

Reconnaissons que cet engagement des autorités de notre pays est plutôt courageux.

Nous serons, en décembre, en pleine séquence des élections régionales et le président de la République et son Premier ministre, en misant ainsi sur un sujet international, et qui plus est lié à l’environnement, courent le risque de paraître indifférents à la situation du pays et aux préoccupations quotidiennes des Français. On sait que dans les périodes de faible croissance et de hausse du chômage, les questions environnementales ont rarement bonne presse. Elles sont ignorées des programmes et des discours quand elles ne sont pas carrément accusées de pénaliser la création de richesses et d’emplois.

D’autant que rien ne garantit que Paris ne sera pas un nouveau Copenhague et que la tour Eiffel ne rejoindra pas la petite Sirène au cimetière des sommets internationaux ratés, des conclusions insipides et des promesses sans lendemain. Comme l’écrit Nicolas Hulot dans cette livraison de France Forum, « ceux qui ont déjà assisté à une réunion de copropriétaires ont une petite idée de ce à quoi peut ressembler une réunion à 195 États où il ne s’agit rien de moins que de remettre en cause le modèle économique et de se répartir équitablement l’effort ».

Les attentes sont fortes. 2014 a été l’année la plus chaude depuis le début des relevés. Les États de l’Union européenne ont montré, au cours des dernières années, qu’il était possible, à force de volonté, d’obtenir des résultats significatifs. Le problème est que nous ne sommes pas tout seuls. Il y a les États-Unis, la Chine, les émergents et les moins émergents qui réclament la croissance à tout prix. Les questions climatiques se jouent des frontières et donc, sans un effort de chacun, rien ne sera possible. L’essentiel serait déjà que le bateau mette le cap dans la bonne direction.

Dès lors, chaque État prendra-t-il conscience de cette réalité ? C’est bien l’enjeu du mois de décembre. Peut-être alors, en 2050, se souviendra-t-on de la conférence de Paris et les élections régionales ne seront, elles, qu’une péripétie politique depuis longtemps oubliée par tous… 

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