Donneurs de bonheur

parInstitut Jean Lecanuet
8 Décembre 2017
Actualité

Semaine horribili avec la mort, lundi, de Jean d’Ormesson et, mardi, de Johnny Halliday. Deux fois sonnés. Deux fois dévastés. Deux fois Bonjour tristesse

Un président avait voulu un jour créé un ministère de l’Identité française. Il fut aussi inutile que choquant. Comment résumer Jean et Johnny dans un ministère et des circulaires ? La France aimait d’Ormesson et elle aimait Johnny, aussi différents soient-ils. Jean, le fils d’aristocrate avec sa particule, son château, son large front, et Johnny, le fils de personne avec son nom d’emprunt, sa moto et ses cheveux au vent. Elle aimait leurs voix à nul autre pareil, leurs yeux si bleus, leurs sourires complices, leurs combats ; elle aimait la culture de Jean et le courage de Johnny. Oui, la France les aimait. Femmes et hommes. De gauche et de droite. Pauvres et riches. Jeunes et moins jeunes. François Mitterrand se confiait à Jean, l’ancien directeur du Figaro, et Jacques Chirac à Johnny, l’ancien yéyé. Jean était l’élégance et Johnny était la beauté. Jean était l’assurance et Johnny la fragilité. Jean nous stimulait l’espace d’un livre ou d’une apparition télévisée et Johnny nous donnait envie d’avoir envie l’espace d’une chanson. Ils symbolisaient la vie et l’amour. Ils étaient nos donneurs de bonheur.

 

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